Dany Boon : ” Jennifer Aniston nous préparait des jus frais sur le tournage de : Murder Mystery !
A 52 ans, Danny Boon fait enfin ses débuts à Hollywood dans : « Murder Mystery » (disponible sur Netflix le 14 juin) aux cotés de Jennifer Aniston et Adam Sandler dans le rôle de l’inspecteur Delacroix . Rencontre a Los Angeles avec l’un des acteurs préférés des français pour parler famille, succès…avec beaucoup d’humilité.
Quel effet cela fait-il au petit gars d’Armentières d’apparaitre dans une super production hollywoodienne ?
Dany Boon : Cela ne m’impressionne pas plus que cela. Je suis content de faire parti de ce projet car le résultat est formidable. Je ne suis pas du tout blasé mais ce qui est important ce sont les relations humaines et cela quel soit le niveau de la notoriété des gens ! Et je trouve que plus la célébrité est importante, plus les gens sont sympathiques. Sauf évidemment s’ils ont un grain ou qu’ils gèrent difficilement leur carrière. Mais j’insiste, plus les gens sont connus, plus ils sont sympas. Quand j’ai collaboré avec Will Smith, cela s’est également très bien passé. L’exemple de quelqu’un d’une grande humilité et d’un génie absolu, c’était Charles Aznavour. C’était un grand homme.
Concernant Jennifer Aniston, quelle femme avez-vous découvert derrière l’actrice et qu’est-ce qui vous a le plus surpris à son sujet ?
Dany Boon : Elle est très généreuse et ce qui m’a le plus surpris, c’est qu’elle a souvent préparé des jus pour toute l’équipe du film. Des jus pressés à froid et très bons pour la santé pour booster le système immunitaire et l’énergie. C’était très sympa de sa part.
Aucune appréhension donc de donner la réplique à Jennifer mais aussi Adam Sander… ?
Dany Boon : Bien sûr que j’avais un peu d’appréhension à tourner en anglais. Mais je suis très admiratif du travail de Jennifer et Adam et en plus leur entente à l’écran est incroyable. Ce fut un plaisir de les voir se donner la réplique et d’avoir cette liberté d’improviser tout en restant très généreux à l’égard du reste de l’équipe et cela se ressent lorsqu’on voit le film. Il se dégage beaucoup d’humanité de : « Murder Mystery ».
Est-ce que vous gardez un souvenir en particulier d’un moment du tournage ?
Dany Boon :Oui lorsque nous avons tourné dans la villa de Visconti au Lac de Come en Italie. C’était assez incroyable de partager ces moments dans cet endroit somptueux, c’était magnifique. Ma famille m’a rejoint là-bas. Ma fille Elia qui a 9 ans, est fan du personnage de Zohan (que joue Adam Sander dans le film : »Rien que pour vos cheveux » sorti en 2008). Donc elle était ravie !
Vous êtes à Los Angeles depuis pas mal d’années, pourquoi avoir attendu autant de temps pour participer à un projet comme celui-ci ?
Dany Boon : Tout simplement parce que ce que je lisais ne m’intéressais pas forcément. Il y a plusieurs films qui ont été faits avec d’autres acteurs français. Les projets pouvaient être intéressants mais les rôles n’étaient pas du tout faits pour moi. Je me demandais même pourquoi on me les avait proposés tellement ils ne me correspondaient pas ! Après c’est une question de sensibilité et non pas de dire si j’ai eu raison ou tort de refuser ou d’accepter, d’autant que j’ai surtout refusé. Comme j’écris mes films et que j’ai la chance de beaucoup voyager grâce a eux pour en faire la promotion, cela m’octroie une grande liberté d’agir comme je le souhaite. Je ne vais pas m’ennuyer à aller sur le plateau où je n’aurais pas le sentiment d’être à ma place et de ne pas forcément pouvoir jouer un personnage à sa juste valeur.
Il y a déjà eu beaucoup d’inspecteurs français dans des films américains. Donc là vous campez l’inspecteur Delacroix. Quelle énergie souhaitiez-vous lui insuffler ?
Dany Boon : Les ronds de fumée. Je suis le seul à faire des ronds de fumée comme cela. Je vais d’ailleurs le rajouter dans mon CV !
Pour sa dernière diffusion sur TF1 il y a quelques jours, « Bienvenue chez les Chtis » a encore fait 6,6 millions de téléspectateurs. Est-ce que vous éprouvez toujours autant d’émotion en le regardant ou bien avec le recul vous portez sur ce film un regard différent ?
Dany Boon : J’étais chez ma mère et il y avait la diffusion du film : « La Maison du Bonheur » que je n’avais pas vu depuis sa sortie donc depuis onze ans. Et je l’ai regardé avec elle. Elle s’est moquée de moi car elle n’en revenait pas que je regarde mes propres films. Mais c’était chouette de revoir ce film avec ma mère. J’étais très ému. J’ai apprécié de redécouvrir le texte. Car lorsqu’on tourne, on est généralement omnibulé par l’histoire. Donc là j’ai redécouvert le film différemment et évidemment je l’ai apprécié d’une toute autre manière ! On voit les défauts, les qualités. Je revois mes films avec joie. Ce qui est formidable, ce sont les témoignages des gens après la diffusion. Dans la rue, les gens m’arrêtent pour me dire : « nous avons revus ce film avec bonheur ».
A 52 ans, avez-vous le sentiment d’avoir trouvé un peu, beaucoup, pas du tout un équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle ?
Dany Boon : Je l’ai depuis toujours l’équilibre. Je pense que l’on ne peut pas réussir une carrière sans être équilibré. Et cela est donc vrai pour ma vie personnelle. L’un ne va pas sans l’autre : les évènements professionnels et personnels. Les deux sont très liés. Peut-être pas au début. Lorsque j’ai commencé à être connu, ce qui n’était pas quelque chose que je recherchais forcément. Cela s’est fait assez vite. Je cherchais surtout à faire ce métier en étant généreux et en n’oubliant pas ce qui m’avait poussé à le faire. Mon rêve d’enfant c’était de faire rire, c’est ce qui a dès le départ motiver mon existence.
Mais il n’y a jamais eu de décalage ?
Dany Boon : Si justement parce qu’au départ je me sentais mieux sur scène que dans la réalité. Je comptais le temps que je passais sur scène en essayant de l’allonger, de jouer plus. Et j’ai réalisé que j’essayais par ce moyen de fuir la réalité. Puis j’ai fait une psychanalyse qui m’a permis d’accepter l’existence de façon plus naturelle et de m’intéresser au quotidien, à la vie. Et ensuite l’équilibre c’est de pouvoir rester les pieds bien sur terre et de ne pas délirer. C’est pour cela que je prends les choses avec simplicité. Ce n’est donc pas le fait de travailler avec des stars américaines qui m’intéresse, c’est le fait d’avoir une belle relation avec elles.
Interview: Franck Ragaine
Photo: Franck Ragaine